Tout le monde attendait Gravity comme le messie. En effet, depuis Les Fils de l'Homme en fait, on ne compte plus les daubes produites à la chaîne par l'industrie du Hollywood. Et si quelques films ont su tirer leur épingle du jeu (District 9, Inception, etc.), on désespérait de voir un film marquer durablement le cinéma de SF. Et comme souvent dans l'histoire, le messie n'est pas celui que l'on attendait...
Le Transperceneige.
Il s'agit de l'adaptation de la série de BD imaginée par Lob, Alexis, Rochette et Legrand et qui met en scène un futur postapocalyptique où les hommes ont lancé des missiles de gaz dans l'atmosphère pour ouvrir une nouvelle ère glaciaire, seul moyen pour contrer le réchauffement climatique. Malheureusement, les effets ont dépassé les attentes, et la température a chuté bien plus bas que prévu. La terre s'est couverte de glace, l’humanité, elle, a péri… ou presque. Quelques riches fortunes ont réussi à embarquer à bord d’un immense train qui parcourt la Terre. Le plus grand réseau ferroviaire du monde. Et comme dans tout train, il y a la première classe... et la seconde. Car ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce train, dernier refuge de l'humanité, est un monde et que les différences sociales n'ont pas disparu, loin de là. Quand le film commence, la rébellion gronde...
Pour son premier film à gros budget, Bong Joon Ho peut se targuer d’avoir réuni un casting aussi talentueux qu’étonnant : Chris Evans, Song Kang-Ho, Ed Harris, Tilda Swinston, Jamie Bell... Pas mal hein ? Après quelques minutes de mise en place où l’on peut déjà remarquer l’ambiance oppressante (presque huis clos) du train, le film s’emballe avec le début de la rébellion… La violence de certaines scènes est mise en valeur par l’esthétique très réussie du film, une réalisation très classe et un humour noir omniprésent. Pour autant, cette violence n’est pas gratuite, et le film se fait l’écho de la nécessité de se rebeller pour renverser le pouvoir établi, pour changer une société qui tourne en rond. Pas une seule seconde il n’est possible de penser que l’on se trouve devant film hollywoodien tant le réalisateur coréen est resté fidèle à ses principes, imposant sa patte, refusant les concessions. On est sans cesse surpris, passant d’un wagon à l’autre, d’une scène grotesque à une explosion de violence, de la contemplation à l’action. Jusqu’à cette fin, magnifique, surprenante et pourtant attendue, où tout s’enclenche comme dans une mécanique parfaitement huilée.
Embarquez donc pour Le Transperceneige, vous ne regretterez pas le voyage. Voilà une œuvre puissante, désespérée, mémorable, loin des productions convenues qui défilent actuellement dans les salles obscures. Un film de SF qui, comme Les Fils de l'Homme avant lui, devrait rapidement rejoindre les classiques du genre. A voir absolument.
Simon